PEB, gros plan sur ces 3 petites lettres
Article rédigé avec l’aide de Jean-Philippe Stock – Ingénieur Industriel – Certificateur PEB
Quelques mots sur la performance énergétique du bâtiment
La PEB est une mesure qui s’inscrit dans la politique européenne de réduction des émissions de gaz à effet de serre (pacte vert – neutralité carbone d’ici 2050). Dans ce cadre, le certificat PEB est issu des directives européennes en matière de performance énergétique des bâtiments datant de 2002 et 2010, ce certificat existe donc partout en Europe. Il fût d’abord rendu obligatoire en Flandre (1er novembre 2008) puis en Wallonie (1er juin 2010) et finalement à Bruxelles (le 1er mai 2011 pour les ventes et le 1er novembre 2011 également pour les locations). Le certificat PEB est dès lors nécessaire dès que vous souhaitez louer ou vendre un bien immobilier (obligation d’afficher le résultat sur l’annonce). Il va renseigner la consommation énergétique du bien certifié.
Cette consommation est une consommation théorique* qui ne tient pas compte des consommations réelles des occupants mais qui est calculée à partir d’une série d’hypothèses de base. Le but est de créer une standardisation en faisant abstraction des habitudes de vie des occupants car d’un occupant à un autre les consommations peuvent varier du simple au double (dépendant du mode vie, du nombre d’occupants, etc.). Cette standardisation permet la comparaison de plusieurs biens sur une même base d’égalité.
*La consommation énergétique renseignée sur la PEB est la consommation des besoins énergétiques de chauffage, de production d’eau chaude sanitaire et de renouvellement d’air du logement (ventilation).
Cette consommation ne tient pas compte de la consommation liée à l’éclairage ainsi qu’aux électroménagers.
Ma consommation réelle est inférieure à celle renseignée sur la PEB, pourquoi ?
Parmi les hypothèses de base définies pour le calcul de la PEB, il y plusieurs paramètres qui peuvent expliquer cette différence. Par exemple :
– Le calcul est basé sur une année climatique moyenne définie à partir des relevés des 20 dernières années enregistrés par l’IRM (Institut Royal de Météorologie). Un hiver plus doux
allègera donc les consommations réelles mais n’aura pas d’impact sur le résultat de la PEB ;
– Le bien est considéré comme occupé 365 jours/an ;
– Le bien est considéré comme chauffé dans son entièreté du volume protégé de manière uniforme pendant la période de chauffe. Il n’y a donc pas de distinction faite entre les différentes pièces ;
Comment le certificat PEB est-il calculé et quels sont les paramètres qui vont influencer son résultat ? La PEB est calculé sur base du relevé que le certificateur réalise lors de la visite du bien ainsi que toutes les
informations transmises par le propriétaire via les pièces justificatives (facture de travaux, reportage photo travaux, document de prime, etc.).
Les paramètres qui interviennent dans le calcul peuvent être définis en 2 volets :
– 1er volet : les caractéristiques de l’enveloppe du bâtiment (type de mur, type de plancher, composition toiture, type de vitrage, etc.) et la surface de déperdition*;
*La surface de déperdition est la superficie (en m²) de toutes les parois qui sont en contact soit avec l’environnement extérieur, soit avec des volumes adjacents non-chauffés (tels que cave, garage,
grenier), soit avec la terre. Plus la surface de déperdition sera importante, plus la consommation énergétique sera importante et plus le résultat de la PEB sera mauvais.
Exemple pour une maison 3 façades : les surfaces de déperdition sont la façade avant, la façade arrière, la façade latérale mais aussi toute la toiture ainsi que le plancher qui se trouve au-dessus des caves ou au dessus de la terre.
– 2ème volet : les caractéristiques des installations techniques telles que le chauffage, la production d’eau chaude sanitaire, la ventilation, le refroidissement, les panneaux solaire, etc. ;
Avec tous ces éléments, en plus du volume protégé (en m³) et de la superficie brute plancher (en m²), il est possible de calculer une consommation théorique qui est exprimée en kilowattheure d’énergie primaire par m² et par an. Une plateforme permet au certificateur de réaliser les calculs et de générer le certificat PEB. Il s’agit d’un système d’encodage dans lequel sont compilés tous les paramètres afin de calculer la consommation qui sera traduite sous forme d’une lettre associé à une couleur (pouvant varier du A couleur verte pour des bâtiments très économes aux F ou G en rouge pour des bâtiments plus énergivores).
Les résultats des PEB sont-ils équivalent dans chaque région/pays ?
Non mais pourquoi et dans quelle mesure ? Car cela peut apporter pas mal de confusions auprès de la population.
Le calcul de la PEB est défini par un cahier de charge précis déterminé par les directives européennes. Il peut cependant y avoir des différences notamment au niveau de l’année climatique moyenne qui ne sera pas la même partout ; même en Belgique, les températures moyennes entre la côte et les Ardennes peuvent varier de quelques degrés.
Aussi, la mise en page et la graduation de l’échelle du certificat sont des paramètres que chaque pays/région ont pu déterminer par eux même. L’échelle différente dans les 3 régions en Belgique s’explique entre-autres par une différence de typologie du bâti. Exemple : à Bruxelles la concentration d’appartements est plus importante que dans les autres régions. Et comme la consommation énergétique d’un appartement est en moyenne plus faible que la consommation d’une maison (moins de superficie de déperdition), l’échelle a dû être décalée vers le haut par rapport aux autres régions ce qui en fait l’échelle la plus sévère du pays.
Comment peut-on améliorer son certificat PEB ?
Il y a toute une série de recommandations pour améliorer sa PEB et ainsi diminuer sa consommation d’énergie. L’idée générale est en premier lieu de travailler sur l’enveloppe du bâtiment et ainsi isoler les parois de déperdition. Cela va permettre de diminuer les besoins en chauffage. Au niveau de l’enveloppe, le maximum des déperditions se fait par la toiture (la chaleur ayant tendance à monter), la priorité est donc à accorder au toit. Ensuite, il y a les murs, les fenêtres, les portes et les planchers. Cependant, la priorité peut être différente en fonction du coût de ces différents travaux.
En effet, isoler un plancher au-dessus d’une cave peut s’avérer beaucoup moins cher qu’isoler une toiture ou une façade par exemple. Si l’on regarde du côté des installations techniques : une chaudière à haut rendement, une pompe à chaleur, un système de cogénération, un ballon thermodynamique, une ventilation à double flux (VMC), des panneaux solaires sont tous des éléments qui permettent de diminuer la consommation énergétique et ainsi avoir un meilleur résultat PEB.
Lors de la réalisation de travaux, il est important de bien constituer le DIU (Dossier d’Intervention Ultérieur) et de documenter les différentes modifications réalisées afin de pouvoir en tenir compte lors de l’élaboration du certificat PEB par la suite. En effet, les pièces justificatives sont nécessaires pour pouvoir tenir compte d’une isolation dans le calcul de la PEB par exemple. Le certificateur PEB peut également vous aider en vous conseillant sur les travaux à réaliser, n’hésitez pas à le contacter avant d’entamer des travaux de rénovation.
Des primes pour améliorer votre PEB
En juin 2022, l’Europe a approuvé un budget pour la rénovation thermique du bâtiment pouvant atteindre 72 milliards d’euros d’ici 2032. Dans un même temps, à Bruxelles, le processus de demande de primes a été
simplifié. En effet, la région a lancé un tout nouveau programme en mars 2022 appelé RENOLUTION (https://renolution.brussels/fr). Il vise à faciliter les procédures d’accès aux primes afin d’atteindre ses objectifs en aidant les citoyens pour la réalisation de travaux de rénovation thermique.
L’objectif Européen de neutralité carbone implique que tous les bâtiments devront atteindre une consommation moyenne de 100 kWh/m².an d’ici à 2050. Cela se traduit par une PEB catégorisée en C à Bruxelles (B en Wallonie et A en Flandre). Il est ainsi prévu que le certificat PEB pour l’ensemble des logements sera rendu obligatoire d’ici à 2025. Une liste de 5 travaux prioritaires sera dressée pour chaque bien. Le propriétaire devra entamer les travaux, à concurrence d’un tous les 5 ans, au plus tard à partir de 2030. L’objectif étant d’avoir terminé l’ensemble des 5 mesures préconisées pour 2050.
Conclusion
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » est une phrase forte faisant analogie au réchauffement climatique et prononcée par Jacques Chirac, lors du Sommet de la Terre en 2002.
Il est important de respecter les objectifs ambitieux fixés par les différents traités climatiques si nous voulons laisser une planète viable à nos générations futures. Car au final toutes ces restrictions prisent dans les différents secteurs sont bien la conséquence d’une même cause. Et la PEB est peut être une mesure contraignante mais importante en ce sens. Dans tous les cas, ces trois petites lettres seront de plus en plus présentes et importantes dans l’immobilier.
Pour plus d’informations vous pouvez consulter les sites de chaque région :
Bruxelles : https://environnement.brussels/
Wallonie : https://energie.wallonie.be/fr/certification-peb.html?IDC=7506
Flandre : https://www.vlaanderen.be/energieprestatiecertificaten-epcs
Jean-Philippe Stock (certificateur PEB): jp.stock@goldencompass.be/ +32 496 72 71 45
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