Le dynamisme du marché immobilier belge : Un modèle de résilience en Europe

30-09-2024

En dépit des multiples défis économiques auxquels l’Europe fait face, la Belgique se distingue par la robustesse de son marché immobilier résidentiel. Que ce soit en termes de volume d’hypothèques ou de nouvelles constructions, le secteur immobilier belge affiche une santé enviable, avec des indicateurs qui contrastent avec les ralentissements observés dans plusieurs pays voisins.

Une forte demande hypothécaire malgré les défis économiques

Selon les dernières données du Property Index 2024, la Belgique occupe la deuxième place en Europe pour le nombre de prêts hypothécaires par habitant. En 2023, 187 516 hypothèques ont été contractées, représentant un volume impressionnant de 30,8 milliards d’euros. Ce chiffre reflète une demande soutenue pour l’acquisition de biens immobiliers, et ce malgré une conjoncture économique incertaine.

La Belgique se place ainsi juste derrière les Pays-Bas, qui dominent le classement avec un volume d’hypothèques beaucoup plus important. Néanmoins, la spécificité belge réside dans la résilience de la demande de logements, qui demeure stable malgré la hausse des coûts liés à la propriété. Cette stabilité s’explique en partie par les taux d’intérêt hypothécaires relativement bas. En effet, avec un taux moyen de 3,3%, la Belgique est parmi les pays européens les plus compétitifs en matière de financement immobilier, derrière la Bulgarie (2,6%) et l’Espagne (3,1%).

Un marché de la construction en pleine expansion

L’un des indicateurs les plus révélateurs de la vigueur du marché belge est la croissance des nouvelles constructions. En 2023, la Belgique a enregistré la plus forte augmentation de constructions résidentielles parmi les pays européens analysés, avec une hausse de 14% du nombre de bâtiments achevés pour 1 000 habitants. Cette croissance place la Belgique au sommet des classements, à égalité avec la Bulgarie.

En comparaison, des pays comme la France (-22%), l’Allemagne (-12%), ou encore le Royaume-Uni (-11%) ont connu une contraction significative du nombre de nouvelles constructions. Cette dynamique belge est un signe positif pour le secteur, même si certains acteurs du marché anticipent des ralentissements à court terme en raison de la baisse des permis de construire et des conditions de financement plus strictes.

Des prix en hausse, mais une accessibilité encore acceptable

Bien que la Belgique connaisse une forte croissance des nouvelles constructions, cela n’a pas encore permis d’enrayer la hausse des prix de l’immobilier. En 2023, les prix des logements neufs ont progressé en moyenne de 3,4%, atteignant 3 207 euros par mètre carré. Dans des villes comme Bruxelles ou Anvers, cette augmentation est encore plus marquée, flirtant avec les 10%. Ces chiffres montrent un marché dynamique où la demande reste supérieure à l’offre.

Cependant, la Belgique semble se démarquer en maintenant une certaine stabilité en matière d’accessibilité au logement. Alors que dans des pays comme les Pays-Bas ou la République tchèque, le ratio du prix d’un logement par rapport aux revenus annuels dépasse les 13 ou 15 fois, ce chiffre reste plus raisonnable en Belgique, à environ 7,9 fois le salaire annuel brut moyen. Cette relative stabilité de l’accessibilité est encouragée par une progression des revenus qui parvient, dans une certaine mesure, à suivre l’évolution des prix immobiliers.

Les défis de l’avenir : entre tensions locatives et primo-accédants

Malgré ces indicateurs positifs, des tensions persistent. La hausse des loyers, en particulier dans les grandes villes comme Bruxelles, menace de détériorer l’accessibilité locative. Les loyers y ont augmenté de 8,6% en 2023, dépassant souvent le niveau d’inflation. Pour les primo-accédants, l’accès à la propriété devient de plus en plus complexe, et ce, malgré les taux d’intérêt attractifs. Les coûts initiaux d’achat restent élevés, limitant l’accès au logement pour de nombreux jeunes acheteurs.

Par ailleurs, l’évolution des taux d’intérêt et des conditions de crédit immobilier demeure une variable incertaine pour les années à venir. Un resserrement des conditions de financement pourrait ralentir la demande, et les acteurs du marché s’attendent à ce que cette dynamique influence les prix et la construction dans les mois à venir.

Conclusion

Le marché immobilier belge fait preuve d’une résilience notable face aux défis économiques européens. Porté par une demande soutenue et des conditions de crédit favorables, il continue de croître en termes de nouvelles constructions et de volume hypothécaire. Cependant, l’avenir dépendra de la capacité du pays à gérer les tensions sur le marché locatif et à soutenir l’accès au logement pour les nouveaux acheteurs. Pour l’heure, la Belgique reste un modèle de stabilité et de dynamisme dans le secteur immobilier européen.

Sources : Deloitte (Property Index), Le Soir, Forbes, L’Echo.